• Pour changer un peu

    Je vis dans un pays au régime politique obscure mais amusant, dit de démocratie directe (ou semi-directe selon les goûts, plus correct en fait). Ici, les mots 'referendum' (obligatoire ou facultatif) et 'initiative' (parlementaire ou populaire) font partie du quotidien et quatre ou cinq fois par année le bon petit peuple helvétique se rend en masse aux urnes (enfin, en masse... la participation excède rarement les quarante pour cent) pour donner son avis sur tout et n'importe quoi.

    De plus, ce merveilleux pays est un conglomérat de 26 états, chacun avec sa législation, sa constitution, ses us et coutumes, mais unis au sein d'une seule confédération (ça vous rappelle quelque chose ?).

    Bon, je ne vais pas faire un cours de civisme suisse, ni l'envie ni le temps, et d'ailleurs même ici les gens n'y comprennent rien (vous en connaissez beaucoup de pays où à peine trois personnes sur 10 connaissent le nom de son président ? Bon d'accord, ça change chaque année, mais quand même...).

    Ceci pour dire que, alors que nos voisins de l'hexagone s'embourbent dans leur referendum du 29 mai, les petits suisses commencent à s'entredéchirer pour leurs votations du 5 juin.

    Deux sujets à l'ordre du jour : la création d'un pacs au niveau fédéral (qui existe déjà dans certains cantons mais pas au niveau national) et l'adhésion à l'espace de Schengen. C'est évidemment celui-ci qui déchaîne les passions (bon, nous sommes en Suisse, le terme 'déchaîner' est tout relatif). En ce qui concerne le pacs, mis à part quelques vieux montagnards barbus, tout le monde est prêt à l'accepter. Mais Schengen...

    Attention, ce n'est pas une adhésion (terme honnis en politique helvétique, parce qu'inévitablement associé à l'Union Européenne et ça... brrr, c'est un sujet dangereux) mais une association, un compromis typiquement suisse où l'on réussit souvent à obtenir le bénéfice et à rejeter le reste.

    Mais ici, comme ailleurs, les gens n'ont pas compris la question.

    Et ce vote risque à nouveau de se transformer en un référendum pour (ou contre) l'Union Européenne. Et une fois de plus on risque de ne plus se comprendre, le pays va se diviser... L'est contre l'ouest, les latins contre les germains, les villes contre les compagnes.Un débat télévisé hier soir nous l'a prouvé encore une fois. Personne n'écoute personne et chacun parle de quelque chose de différent. Cela serait particulièrement drôle si cela n'en devenait de plus en plus navrant. L'avantage, c'est que peut-être que tout cela va permettre à ce pays d'abandonner sa politique systématique du consensus (très bien en soi, tout le monde est content, mais détestable puisque en même temps tout le monde est mécontent) qui bloque de nombreux aspects de la vie de la confédération.

    Alors il est assez amusant de faire le parallèle avec la France, de voir que ici comme ailleurs les gens ne comprennent que ce qu'ils veulent bien voir, que l'on réagit plus souvent avec les tripes qu'avec la tête.

    Loin de moi l'idée de faire un texte politique, mais ayant la chance de connaître les deux systèmes et les deux 'mentalités' (pour autant qu'on puisse ne parler que de deux...), il est particulièrement intéressant de comparer, spécialement en ce moment.

    Voilà, ça veut dire quelque chose tout ça ? Je n'ai pas le courage de relire...


  • Commentaires

    1
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    Jeudi 12 Mai 2005 à 11:14
    Oui, ça veut dire..
    ..quelquechose et c'est trés interessant.
    2
    CC
    Jeudi 12 Mai 2005 à 11:19
    ah....
    La Suisse, si lointaine et pourtant si proche...Une frangine quoi...très intéressant en effet!
    3
    Tschok
    Jeudi 12 Mai 2005 à 11:34
    Les tripes et les boyaux de la tête
    Parfois je me demande avec lesquelles des deux viscères je réfléchis (quand ça m'arrive)?
    4
    Jeudi 12 Mai 2005 à 11:40
    Bjr :))
    Oui on a bien tout compris :) Quand même bien qu'étant pas une spécialiste de la politique (je n'ai aucune confiance et donc ben voilà j'écoute de tps en tps mais c'est tout), on comprend bien l'idée générale ! Bien que tu dises à la fin de ton comm "loin de moi l'idée de faire un texte politique", je te le dis : ton texte est politique :)))
    5
    nuage
    Jeudi 12 Mai 2005 à 12:27
    j'ai bien ri moi
    en voyant que tu définissais "déchainé" en spécifiant que c'était la suisse ! mais tu as tout à fait raison, si proches et pourtant si différents, n'est-ce pas ? et au lieu de nous enrichir de nos différences, nous les stigmatisons. bises
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