• Tu m'as donné envie de montagne dimanche, de courbes rondes, de sommets frémissants, de vallées humides et de pics vainqueurs, de descentes sombres et d'escalades haletantes, de pitons confiants et de sommets exaltants, n'oublie pas que celle-là aussi il nous faut la découvrir
    A demain...</span />

    1 commentaire
  • Je me souviens du réveil dans la nuit, de la buée devant les yeux, de la course dans l'appartement voisin, de l'émerveillement devant les images un peu troubles, sur la lune on marchait...
    Je me souviens de l'affiche dans le couloir au premier, de l'enthousiasme de mes frères, des premières découvertes de l'injustice, de la musique amère du mot « Biafra », le premier concert humanitaire résonnait...
    Je me souviens de routes désertes, des courses de bicyclettes sur les avenues vides de voitures, des gaspis qu'il fallait chasser sans les voir, des chocs qu'on disait pétroliers, une adolescence qui naissait...
    Je me souviens des longues tablées, des enfants qui courraient, des bouteilles qui se vidaient et des chants qui montaient, des vieilles qu'on ne comprenaient pas toujours, du jardin au soleil, la famille qui vibrait...
    Je me souviens des clameurs dans les rues, des revendications que nous ne comprenions pas toujours, de l'exaltation des rencontres et des débats, de 68 qui se réveille, Lausanne bougeait...
    Je me souviens d'une solidarité renaissante, des s et des c ressurgis de l'enfance, des longs téléphones censurés, des craintes, des attentes, et du bonheur de voir que tout n'était pas figé, un peuple se soulevait...
    Je me souviens du premier envol de la rose, des vestes retournées, d'une nuit à Pantin, d'une voix mourante et de larmes pleins les yeux, d'avenirs radieux et de matins songeurs, un tonton triomphait...
    Je me souviens des mystérieux avis laconiques, de l'incompréhension dans les regards, des mains qui se serrent en craignant les départs, des kilts qu'on cousait pour apaiser la douleur, des premiers qui mourraient...
    Je me souviens de la joie après la peur, de la douceur de la peau qui s'éveille, des mains minuscules qui serraient mes doigts, du regard qui découvre le monde, de la fierté et de la tendresse, une vie naissait...
    Je me souviens des pierres qui tombaient, des larmes dans les yeux, des sourires des inconnus et du froid de novembre, de l'espoir de la fusion entre deux mondes, un mur s'écroulait...
    Je me souviens de tes bras autour de moi, des balades dans les criques cachées, des caresses tant de fois renouvelées, des jeux de vilains qui nous ressemblaient, des quotidiens au fil du hasard, un amour grandissait...
    Je me souviens du drapeau bleu qui flottait, de discours pour en devenir une étoile, de la force du lac contre la montagne, des visions de monde sans frontière, du refus comme une claque dans la figure, des regrets qui se déclinaient en français, mon pays se refermait...
    Je me souviens de ces nombreux rivages, de la découverte d'autres soleils et de nouveaux sourires, du souffle coupé devant tant de beautés, d'îles et de montagnes a peine explorées, de villes et de villages découverts au hasard de la route, des heures de vols et des sièges trop petits, le bonheur voyageait...
    Je me souviens de la joie de la famille qui se recompose, des liens qui renaissent par-dessus les frontières, de la vodka qui revient couler le long des montagnes, de l'aigle qui reprend son envol, un drapeau bleu et or qui pavoisait...
    Je me souviens des fêtes pleines d'éclats, des rythmes sourds qui résonnaient dans la nuit, des rencontres rapides, du jeu des regards, de l'alcool et la neige qui nous emmenaient sur d'autres nuages, les jungles rugissaient...
    Je me souviens d'un désert qui s'enflamme, d'obscures opérations chirurgicales, d'une vision qui s'impose, du regard inquiet, du bras vengeur, une puissance frappait...
    Je me souviens d'un soir de février, d'un bar au clair de lune, de plaisirs entortillés dans les draps, d'un bonjour ensommeillé il y a un an déjà, et d'un bonheur retrouvé le soir contre toi, une histoire commençait...

    Réflexions dominicales dans un train en redescendant de la Jungfrau (La Vierge...jolie nom pour une montagne). Une vie bien remplie tout compte fait...</em /></span />

    10 commentaires
  • Déjà tu dors...
    En courbes et collages, ne jouer que la tendresse pour reconnaître tes rivages
    Et si, pour cette fois, ne jouir que de caresses
    Douces comme mes nuits dans tes bras, j'arrive...
    </span /></font />

    6 commentaires
  • Envie de dire n'importe quoi, de faire un blog avec de super photos de fêtes déjantées pleines de gens bourrés avec des commentaires du genre «sa c super on e tre bo pi lui l'e tro ouf jle kif tou pl1» (ouais, je sais, pas terrible mais c'est vraiment difficile, il faut trois fois plus de temps pour écrire comme ça, et en plus je n'arrive pas à me relire, parce que si c'est sensé être phonétique, je ne dois pas avoir le bon accent... Pour moi C ne peut se traduire que par «ses» et certainement pas par «c'est» ! Quant à pl1, dans mes contrées sous-développées, il existe toujours une différence entre un et in, alors plun ça fait un peu ridicule).

    Pas envie d'être gentil, joli, tout beau, plein de sourires niaiseux, de pensées profondes et poétiques, de sensuelles allusions aux corps des hommes, des femmes, et des autres (pas de raisons de se limiter, le plaisir se prend là où on le trouve, et j'aime chercher), pas de poèmes genre le chant des petits oiseaux sur la branche emporte mes rêves sur les rayons du soleil dans la pénombre de mes nuits étoilées, ô mon amour que je t'aime tout plein partout, fais-moi mal qu'on rigole.

    Pas envie de me tourner autour du bourillon en ruminant de sinistres et nostalgiques réflexions sur le temps qui passe inexorablement, les silhouettes qui s'affaissent lamentablement, les cigarettes qui se consument trop vite, les sacs à ordures trop petits qui se déchirent dès que l'on essaye des les tirer hors de la poubelle, les voitures qui systématiquement refusent de démarrer le matin où l'on est pressé, les paquets de café qui s'acharnent à se cacher et à vous présenter leur fond désert quand enfin on les retrouve, les bouteilles de lait qui se remettent vides dans le frigo (oui, je vise bien quelqu'un !) .

    Pas de diatribes éthyliques (encore un peu tôt, non - quoique...) sur la vie, l'amour, les nuits d'insomnies, les voyages intérieurs, les sujets immobiles, la connerie humaine, les espoirs déçus et les attentes stupides.

    Pas de photos en clair obscur, de courbes, de chutes à caresser, de peau qui donne envie de lécher, de plaisir inédits. Je voulais mettre une photo de mon jardin fleuri mais nous sommes en janvier (donc pas de fleurs) et surtout je n'ai plus de jardin. Alors, rien !

    Me sens d'humeur assassine, bête et méchante.
    Et j'adore ça...

    Bon, j'ai cinq minutes, je vais faire un peu de lecture...


    21 commentaires
  • Nuit
    Regard qui fuit
    Silence qui passe
    Pétard mouillé
    C'est passé...


    Ton corps sous ma main
    Immobile dans ton sommeil
    Sans savoir ni comprendre
    Rêvant peut-être

    Comme un goût amer dans la bouche
    Perdus dans nos déserts
    Et demain ?
    Essayer de dormir...


    8 commentaires