• Je ne suis pas différent des autres, lorsque j'assiste à un événement, je ne peux m'empêcher de le relier à d'autres qui m'ont touché. Quoiqu'on dise ou quoiqu'on fasse nous restons toujours notre propre centre de références.

    Ce ne sont pas les années qui nous vieillissent ou nous mûrissent, c'est au nombre d'adieux que nous vivons que nous prenons de l'âge, chaque départ, chaque déchirure nous entraîne toujours un peu plus loin sur la route de la vie (Grands Dieux, comme c'est bien dit !)

    Alors depuis hier, lentement s'est déroulé la liste des adieux qui ont parsemé ma vie. Revivre un instant, un sourire, une image, une main qui se serre devant l'intolérable.

    Revivre les départs attendus, souhaités, parce qu'il est temps, parce que la vie l'exige, départs qui se font dans la lenteur des draps froissés, départ qu'on a appris à apprivoiser...

    Revivre les départs qui soulagent, parce que la force n'est plus là, parce que la bataille était trop rude et souvent perdue d'avance, départs qui laissent un goût d'impuissance, une amertume qui colle à la peau...

    Revivre les départs qui surprennent, qu'on n'a pas su ou pas voulu voir venir, départs qui détruisent, pleins de 'pourquoi' et de 'et si...', départs qui nous écrasent en nous laissant comme une odeur de coupable, une larme trop lourde au bord des yeux...

    Revivre les départs de celui qui choisit, sans hasards ni attentes, parce que le chemin est devenu autre et que la fatigue trop chargée d'images à oublier, départ que seul celui qui part peut justifier ou accepter...

    En un nouveau pas vers demain, une nouvelle pierre qu'il ne reste plus qu'à enrober de douceur pour pouvoir continuer... Alors même si les mots ne servent à rien, même si les regards ne regardent plus rien, un peu de tendresse pour accompagner, simplement...

    Image : Marc Monkowicki


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  • C'est un champ, balayé par un vent léger, aucun obstacle ne brise la lenteur de la plaine. Juste un chemin clair qui serpente vers la lueur.
    Il y a comme une ombre au bout du chemin, un peu trouble, éthérée qui semble doucement se profiler.
    Comme un geste d'accueil, une main paraît se tendre en un salut muet.
    Pas à pas, sentir qu'enfin est arrivé le moment.
    Lentement la brume se dissipe, laissant apparaître un sourire,
    comme une image brisée éclatante dans la lumière
    Une femme là-bas... caressant un chien
    Simplement
    Voilà, il est temps
    Merci

    C'est un peu comme ces musiques qu'on entend sans écouter
    Ces choses qui n'existent jamais tant que le manque qu'elles ont laissé

    Image : jean-Marie Lépiney</span />


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  • ... Un bateau-cadeau....
    ... Merci, je vais bientôt pouvoir commencer le voyage....

    ... sans oublier celui-là....


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  • ... Dessine-moi...
                              ... Un bateau pour partir...

    Image : Robert Delval


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  • Entre la visite chez Truc et le thé avec Machin, je me suis retrouvé, par le plus grand des hasards (vraiment un hasard, parce que je ne vois vraiment pas ce que je faisais dans cette rue qui n'en est pas une) rue Pierre au Lard, et là, soudain, mes yeux se posent sur une image qui m'oblige à m'arrêter...
    Je ne croyais même pas qu'elle existait encore, cela doit bien faire vingt ans que je n'avais pas vu ça. Je m'approche de l'affiche, prend 12 secondes pour convaincre la personne qui m'accompagne (de toute façon j'avais déjà décidé) et sors mon portable. Par chance (quoique le contraire m'eût étonné) il restait encore de la place, alors c'est décidé nous reviendrons ce soir.
    Même jour, plus tard, assis dans cette cave qui ressemble tellement à une autre cave sous d'autre cieux, je la vois, timide et souriante, s'asseoir sur son haut tabouret, prendre sa guitare, et nous emmener dans un nostalgique voyage au pays des mots qui chantent et des souvenirs doux-amers.
    Et chaque chanson ramenait son lot d'images, celles déjà un peu troubles d'une fin d'adolescence, de caveaux enfumés et de trop nombreuses vodkas-oranges, de soirées qui se terminaient sur la scène au petit matin, la voix éraillée par trop de cigarettes.
    Et puis d'autres images, plus récentes celles-là, de redécouvertes et de soupirs, de maison perdue dans une clairière au milieu des bois, de nuits tendres partagées et de douceur...
    Un joli voyage intérieur, rempli de couleurs chaudes et de caresses, de mots un peu amers et de mélodies simples, une envie de se blottir dans un doux cocon le sourire aux lèvres.
    On est ressortis un peu plus tard, avec toutes cette chaleur dans le cœur, bercés d'effluves de tilleul-menthe, rependre la course commencée au matin, après cette courte escale dans l'antre d'une chouette...

    Merci Isabelle Mayereau...

    Et puis dimanche soir, à mon retour en terre helvétique... Cauchemar ! 20 centimètres de neige nous attendaient.

    Pour les images</span />


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